Comment reconnaitre et traiter l’anxiété chez le chat ?

Comme nous, les chats subissent différents stress et réagissent aux stimulations environnementales. Qu’ils soient en intérieur ou en extérieur, les chats sont de véritables “éponges à sensations“, probablement beaucoup plus que nous autres, humains.

QUELS SONT LES SYMPTÔMES D’UNE ANXIÉTÉ LIÉ A L’ENFERMEMENT CHEZ LE CHAT ?

  • Léthargie
  • Tristesse ou dépression
  • Difficulté à se concentrer
  • Manque de patience
  • Les fringales récurrentes
  • Baisse de motivation
  • Difficulté à se réveiller
  • Sieste fréquente (au-delà des nombreuses heures nécessaires à l’épanouissement du chats, bien entendu !)

QUEL EST LE RAPPORT AVEC LES CHATS OU LEUR BIEN-ÊTRE ?

Les personnes qui se soucient suffisamment de leur chat (ou de leur chien ou de tout autre compagnon non humain) pour nous consulter essaient probablement de respecter les cinq libertés du bien-être animal. Pourtant, beaucoup d’entre nous ne tiennent pas suffisamment compte de la nature inhérente du chat lorsque nous l’accueillons chez nous. Nous lui fournissons certainement de la nourriture, de l’eau, un endroit confortable pour se reposer et un abri, mais lui offrons-nous en fait un environnement approprié, la possibilité d’exprimer des comportements propres à son espèce et des conditions qui ne créent pas de souffrance ou de détresse mentale ?

“Comme nous, les chats ont besoin d’être rassurée. Surtout aux moments où ils se sentent le plus vulnérable (repas, sieste, litière etc.)

COMMENT DÉFINIR LE STRESS ET LA DÉTRESSE CHEZ LE CHAT ?

En gardant les chats à l’intérieur, nous leur évitons certainement d’être renversés par une voiture, d’avoir des altercations avec des chats et d’autres animaux inconnus, d’être tués par des animaux sauvages et de tuer des animaux sauvages. Ils ne risquent pas de se perdre, d’être volés ou de tomber enceinte lorsqu’ils sont protégés à l’intérieur. Le risque d’exposition à certaines maladies infectieuses (FIV, FeLV, rage), parasites (tiques), zoonoses (toxoplasmose, salmonellose) et toxines (antigel) est réduit mais pas complètement éliminé. Les risques domestiques sont nombreux : brûlures sur la cuisinière, exposition à des produits chimiques de nettoyage ou à des médicaments, traumatismes dus à des chutes ou à la chute d’objets. En outre, certaines maladies sont plus fréquentes chez les chats qui ne peuvent pas sortir. Il s’agit notamment des maladies du bas appareil urinaire (urolithiase, cystite idiopathique), de l’hyperthyroïdie, des affections dermatologiques (atopie et dermatite acrale à lécher), de l’obésité, du diabète et même des lésions résorptives.

L’ennui et l’inactivité peuvent entraîner une suralimentation, mais aussi des comportements obsessionnels et des comportements problématiques (pulvérisation et grattage). Nous n’avons même pas de données qui soutiennent une plus grande longévité des chats d’intérieur par rapport aux chats de propriété qui ont accès à l’extérieur.

QUELS SONT LES COMPORTEMENTS NORMAUX DE FELIS CATUS (chats domestiques) ?

Les comportements typiques de l’espèce comprennent le jeu, l’investigation, l’observation, la chasse, l’alimentation, la boisson, le toilettage, le grattage, les déplacements, le marquage olfactif, l’élimination, le repos et le sommeil. Une étude a observé cinq reines dans une ferme en Angleterre pendant 360 heures. Pendant 24 heures, ces chats ont dormi 40 % du temps, se sont reposés 22 % du temps , se sont toilettés 15 % du temps, ont chassé 14 % du temps , se sont nourris 2 % du temps , ont voyagé ou se sont déplacés sans rapport avec la chasse 3 % du temps et ont effectué d’autres activités 1 % du temps (15 minutes). Les chats sont crépusculaires, c’est-à-dire que leur activité nocturne est bimodale, avec des pics aux alentours du crépuscule et de l’aube.

COMMENT RÉPONDRE AUX BESOINS ENVIRONNEMENTAUX DE NOS CHATS À L’INTÉRIEUR (OU À L’EXTÉRIEUR) ?

Pour favoriser le quotidien de votre chat, il y a plusieurs facteurs à prendre en considération. Vous trouverez ci-dessous une “to-do list” des indispensables pour garantir un confort à votre félin domestique :

1. Un endroit sûr pour qu’il puisse être en confiance

Cela permet au chat de se reposer, de se détendre et de dormir sans crainte. Comme les chats ont également besoin d’observer pour éviter et esquiver le danger, ils ont besoin d’un point d’observation élevé. Ne pas avoir la possibilité de se cacher peut contribuer au stress et à la maladie. Les chats ne doivent pas se sentir prisonniers d’un autre chat, d’un chien, d’une personne ou d’un appareil qui fait du bruit de façon inattendue, il est donc utile d’avoir plus d’une entrée/sortie. Quelle que soit leur mobilité, les chats doivent pouvoir accéder facilement à ces ressources et à d’autres.

2. Ressources environnementales clés multiples et séparées selon ses besoins

Le territoire d’un chat est défini par la disponibilité des ressources : nourriture, eau et zones pour faire ses besoins (bacs à litière), gratter, jouer, observer, se reposer et dormir. Ils défendent leur territoire pour maintenir l’accès aux ressources. Les chats sont socialement grégaires, mais semblent préférer l’accès exclusif à une ressource donnée. Les chats gardent une distance d’au moins un à trois mètres entre eux pour éviter les conflits. L’utilisation de l’espace vertical pour les perchoirs, les aires de repos, les allées, les grattoirs et même l’alimentation peut aider à respecter ces distances. Le fait de placer les ressources de manière à ce que les chats n’aient pas besoin de se voir peut réduire le stress lié à la peur réelle ou perçue d’une embuscade. Les chats qui appartiennent au même groupe social (qui sont liés) peuvent partager des ressources ; cependant, une distance physique entre les différentes ressources est toujours nécessaire (par exemple, ne placez pas la nourriture à côté de l’eau).

Même les chats qui ne s’aiment pas s’accommodent souvent d’une situation, surtout lorsqu’il s’agit d’une ressource essentielle, comme la nourriture. Cependant, lorsqu’il s’agit de litière, ils peuvent être moins tolérants. Les chats utilisent 1,5 à 2 fois la longueur de leur corps pour faire leurs besoins, il est donc préférable d’utiliser de grands bacs placés dans des pièces sûres et séparées. La profondeur et le type de litière sont cruciaux, de même que sa propreté.

3. Possibilités de jeu et/ou de chasse

La chasse est cruciale pour l’alimentation (d’où l’intérêt de proposer à minou un de la nourriture naturelle pour chats comme la pattée Ziggy, mais aussi pour la stimulation physique et mentale d’un matou. Les chats ne sont pas des “assassins professionnels” ils ne réussissent que toutes les 10 à 15 fois, et leur envie de chasser est donc en permanence activée. Avec une gamelle pleine et rien à faire, ils prennent du poids, sont en mauvaise forme et s’ennuient. Le jeu pseudo-prédateur est important, c’est pourquoi les casse-tête et les dispositifs de chasse en intérieur sont préférables à l’alimentation en gamelle. Dans le cas de plusieurs chats, l’espace personnel de trois mètres doit être maintenu, ou bien il faut prévoir des sessions de jeu différentes. La stimulation visuelle, comme une mangeoire pour oiseaux, un aquarium ou un perchoir de fenêtre, est importante, tout comme la stimulation tactile (se rouler sur un tapis texturé avec un jouet à l’herbe à chat).

4. Un environnement olfactif sain

Le sens olfactif d’un chat est peut-être son sens le plus important. Non seulement il perçoit les odeurs comme nous, mais il perçoit également les substances chimiques sensibles/phéromones. Celles-ci sont utilisées pour le marquage, afin de sécuriser leur territoire. Nos maisons peuvent dégager des odeurs qui les submergent, voire les dérangent, ce qui les incite à faire plus d’efforts pour marquer leur territoire. En particulier pour un chat d’intérieur, les odeurs apportées de l’extérieur et les nouveaux objets peuvent perturber le milieu olfactif sûr. Respecter l’odorat d’un chat signifie être conscient de ces perturbations et laisser ses “marques” là où il les a mises. Lorsqu’un chat marque avec de l’urine, encouragez-le à marquer avec ses griffes (visuel) et ses glandes odoriférantes sur une surface de grattage ou avec ses joues sur un coin ; un tampon à phéromones peut l’aider.

5. Une “prévisibilité sociale”

Les chats ne sont pas asociaux, au contraire. Ils s’épanouissent grâce à des interactions prévisibles et cohérentes avec les humains et les autres. Contrairement aux chiens, les chats ont une période de socialisation très courte, qui se déroule entre deux et sept semaines d’âge. Ainsi, leur capacité d’adaptation en dehors de cette période dépend de leurs autres besoins précoces.

Le simple confinement des chats, même s’il part d’une bonne intention, n’est pas forcément le meilleur pour le bien-être de tous les chats. Lorsque les besoins environnementaux et sociaux des chats sont satisfaits, et que l’espace et les ressources adéquats sont fournis, de nombreux chats finissent par s’adapter au logement en intérieur, surtout s’ils ont été exposés à ce mode de vie dès leur plus jeune âge ; cependant, les chats habitués à avoir accès à l’extérieur peuvent avoir du mal à s’adapter à l’âge adulte. Il n’existe pas de solution unique, mais de multiples actions que tout maître digne de ce nom se doit de mener.

Sébastien

Fondateur - LeChatModerne.com

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